Vos chiens Magasin, n°190, septembre 2001 / Un beau bronze antique

Certaines races charment plutôt par leur comportement avant de séduire par leur genre de beauté discrète. D'autres plaisent au premier coup d'oeil par un physique original ou particulièrement harmonieux, puis l'on découvre avec interêt leur tempérament. Le cane corso fait plutôt partie de la deuxième catégorie : bien que réellement pétri de quelités comportementales, il se fait tout d'abord remarquer par son irréprochable plastique, composée d'un subtil équilibre ente la puissance des caractères molossoïdes, et la rande pureté des ligne de chiens d'utilité. Un peu plus de ceci ou de cela et ce n'est plus un typique Cane Corso. Ce qui fait d'ailleurs toute la difficulté de la sélection : il est plus "facile" d'alourdir un volume, d'allonger une taille, ou à l'inverse de miniaturiser, que de respecter un délicat compromis.

Le cane corso est donc un chien de bonne taille, mais sans plus : le mâle toise entre 64 et 68 cm, la femelle entre 60 et 64 cm ; il est donc un peu plus grand qu'un boxer, mais pèse nettement plus lourd, 40 à 50 kg suivant le sexe (le rapport idéal entre le poids et la taille a d'ailleurs été précisément calculé : 0,710kg/cm pour le mâle, 0,680kg/cm pour la femelle). L'ossature est en effet forte, mais sans excès, et le format, franchement rectangulaire : le chien est plus long que haut. Ses membres suffisamment angulés sont en même temps assez longs, et il ne donne pas du tout l'impression d'être trapu. Les musles sont bien dessinés, les épaules puissantes, de même que la poitrine,bien développée en hauteur, largeur et longueur. L'impression d'ensemble est donc celle d'un animal très athlétique, mais pour rester dans la comparaison sportive, plus décathlonien qu'altérophile ! Avec cette morphologie très fonctionnelle, il reste un chien énergique, agile, très souple, capable de sauter, de courir vite et longtemps. Quant à la queue, souvenir de la fonction de chasse, elle est amputée à la 4e vertèbre, se portant relevée en action mais pas à la verticale.

Le cane corso laisse volontiers les plis superflus au cousin napolitain : la peau n'est pas affectée d'aucune laxité ; l'encolure forte, aussi longue que la tête, ne peut suporter qu'un fanon très réduit, et les babines ne sont pas sencées pendre excessivement mais simplement couvrir la machoire inférieure. La tête ne s'orne pas de rides, bien que sa structure soit molossoïde : le crâne et le museau sont forts, aussi larges que longs, le stop marqué, le chanfrein deux fois plus court que le crâne, se situe sur une ligne légèrement convergente à celui-ci. Un léger prognathisme, si possible sans perte de contact entre les deux rangées d'incisives, est préféré à une dentition en ciseau ou en tenaille : en clair, cela signifie que fidèle à cette notion de modération, le Cane Corso a une mâchoire légèrement incurvée, mais pas autant qu'un boxer ou un dogue de bordeau par exemple. Les yeux sont relativement grands, avec des paupières serrées, et de couleur la plus foncée possible par rapport à la teinte de la robe. Les oreilles, tombantes au nature comme chez tous les molosses, étaient, jusqu'à l'interdiction, taillées pour se porter droites et rehausser l'élégence de la silhouette.



17/01/2010
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour