Vos chiens Magasin, n°190, septembre 2001 / Sur les chapeaux de roues

Bien que d'origine ancienne, la race est encore très jeune cynophiliquement parlant. Il est donc normal que des disparités subsistent encore, sur le plan du gabarit et du type. Les efforts de la sélection tendent par conséquent vers une meilleure homogénéité. Si l'on a vu en France des sujets trop grands ou trops lourds, cette tendance s'estompe, et l'on tente de concerver le volume et le type "moyens" qui font la spécificité de la race. Les efforts des éleveurs ne sont pas toujours facilités par les conditions d'achat de chiens en Italie ; encore que les lignées françaises commencent à "fonctionner" par elles-mêmes, les importations contribuants encore à l'établissement d'une base d'élevage solide. Mais les Italiens n'ont pas toujours à vendre que d'excellent sujets, et surtout dans le sud, il faut bien avouer qu'arnaquer l'étranger s'apparente à une tradition ! Il convient donc de nouer préalablement des contacts fiables. L'acquisition d'un sujet Italien de qualité est en outre un important investisement ; on peut donc comprendre le prix plutôt élevé du chiot LOF. Tout sélectionneur sérieux se doit en tous cas d'apprendre à connaître les lignées Italiennes pour déterminer ses accouplements ; l'inscription au LOF étant récente, les pedigrees sont presques vierges.

Dans la région de Naples, les conditions d'elevage continuent à être plutot rustiques, les chien vivants dans des cours poussiéreuses jonchées de pain dur. Le Cane Corso a donc intêret à être solide, ce qu'il est effectivement : atteindre voir dépasser 12 ans n'est pas rare pour lui, et il n'a aucune fragilité au niveau de la reproduction ; les portées comptent au moins 8 chiots. Cette enviable santé n'est éventuellement troublée que par deux problèmes : la luxation de la glande nictitante, un glande lacrymale accessoire, qu'il vaut mieux dans ce cas faire ôter ; la dysplasie de la hanche semble concerner d'assez près le cheptel, mais il n'est pour l'instant pas assez étoffé pour une stricte politique d'éradication.

Peu fragile, doté d'un physique très séduisant, aisé à éduquer, le Cane Corso concentre donc bien les atraits pour les amateurs de molosses, dont chacun sait qu'ils se sont multipliés ces dernières années. Ce chien semble tout à fait correspondre à ce que beaucoup de gens recherchent : un chien fiable et agréable en famille, bon gardien, d'un gabarit pratique mais dissuasif, d'un entretien aisé, d'un tempérament peu rugueux, le tout avec une belle gueule molossoïde ; quant aux amateurs de chiens de travail, ils pourraient aussi trouver leur bonheur dans le Cane Corso. Pour ce chien auquel il est difficil de trouver des défauts, le succès est donc au rendez-vous et les chiffres du LOF décollent ; en peu d'années, sa production a déja dépassé celles d'autres dogues plus anciennement implantées, comme Bullmastiff, Mâtin de Naples ou Dogue de Bordeaux. On pourrait toutefois souhaiter, pour le maintien de la qualité, que le phénomène soit un peu plus progressif ; on peut déjà noter certains revers de l'effet-mode, comme quelques sujets peureux, et la présence d' "immitations" sans papiers en animaleries. On espere que le Cane Corso pourra surmonter ces périls et poursuivre sa brillante carrière ; nul doute qu'il a dans notre pays comme sur le plan internationnal un très grand avenir.



17/01/2010
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