Vos chiens Magasin, n°190, septembre 2001 / Sage et hardi

Aime-t-on les chiens dynamiques et sportifs, toujours partant pour suivre un maître à pied, en VTT, à cheval ? Le Cane Corso est parfaitement à la hauteur. Apprécie-t-on plutôt les chiens calmes à la maison, qui savent s'installer discrètement dans leur coin ? Le Cane donnera aussi toute satisfaction ! Voici en effet un chien tout en contraste. Très tonique à l'extérieur, il court, joue, se défoule, un soleil de plomb n'altérant aucunement sont enthousiasme ; dans son jeune âge, il aurait même tendance à se prendre pour une Ferrari, et ses démarrages au quart de tour peuvent parfois se terminer dans un obstacle, avec parfois quelques bobos à la cléf ! "C'est un chien très ludique", résume en une formule l'eleveur Olivier de Lacretelle. Mais dès qu'il a passé le seuil de la maison, on ne l'entend plus, sâge comme Sénèque, il sait parfaitement que ce n'est plus le lieu de faire les 400 coups. Côté sentiment, il a également l'art de ne jamais se rendre inoportun : tendre et câlin avec tous les membres de sa famille, grands ou petits, il donne autant d'affection qu'il en demande ; mais il ne sollicite pas sans cesse des caresses ou ne passe pas son temps à chercher le pied de son maître pour s'y asseoir ...

Avec une éducation bien menée basée sur le jeu, le Cane fait un chien parfaitement civilisé et fort obéissant ; on veillera à négocier sereinement la période d'adolescence, vers les 7 mois, où il se montre un peu cabochard. Mais il peut se venter d'être un des molosses les plus souples et les plus faciles de caractère. Ce n'est pas non plus un hyper dominant : des sujets de même sexes peuvent cohabiter, songeant bien plus à s'amuser qu'à se bagarrer. Une provocation ne le laissera pas toutes fois indifférent. Quant à la garde, il connaît fort bien ; mais peu aboyeur, il fait son travail sobrement ; ce n'est pas le genre à foncer furieusement sur le portail au moindre coup de sonneette. S'il n'ignore pas qu'il convient d'interdire le territoire aux intrus, on pourrait dire qu'il est encore plus garde du corps que gardien : sa grande affaire, c'est la protection de son maître, qu'il surveille d'un oeil attentif. Lorsqu'un visiteur se présente, il se campe juste derrière son propriétaire et observe ce qui se passe ; si celui-ci lui assure que tout va bien, c'est bon aussi pour lui, et il peut même se laisser caresser par l'inconnu. Il reste cependant réservé envers les étrangers, ce qu'il ne faut pas confondre avec de la peur, qui serait tout à fait répréhensible. Mais pour que cette méfiance ne se transforme pas en crainte, il convien de ne pas le cantonner dans un chenil et de lui faire découvrir le monde.

Bien que fort agréable en famille, le Cane Corso n'en est pas moins au départ un chien d'utilité, la première race de travail italienne. C'est ainsi qu'on l'envisage dans la péninsule, et à la dernière mondiale de Milan, on a pu voir des classes travail. Les italiens s'efforcent en ce moment de faire reconnaître ce statut par la FCI (article datant de 2000, aujourd'hui chose faite). En France, la situation est ambigüe, le Cane n'etant pas reconnu comme une race soumise au travail, mais il ne lui est pas non plus formelement interdit de pratiquer les disciplines de défense ; deux sujets français sont déjà brevetés ; il semblerait toutefois qu'ils ne puisset obtenir à présent de carnet de travail en pistage. Il faut espérer que la politique sélective du pys d'origine soit reconnue sur le plan internationnal. Le Cane Corso fait un excellent chien de pistage (où son tavisme de chasse l'avantage), et de défense ; en Ring ou RCI, on apprécie notamment sa rapidité, sa puissance au mordant, et son seuil d'excitabilité assez bas, qui lui fait retrouver immédiatement sa sérénité après un exercice.



17/01/2010
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