Un préalable à des apprentissages réussis

L'obéissance : un préalable à des apprentissages réussis

En quittant sa mère pour suivre son maître, le chien noue un lien ancestral d'amitié avec l'homme. Il apprend alors tout naturellement à obéir à son nouveau propriétaire et se place sous son autorité.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, les sciences du comportement ne se sont jamais intéressées directement à l'obéissance du chien et à ses mécanismes.

Pourtant, la science étudie depuis longtemps l'ensemble des thématiques, qui au final, déterminent l'obéissance du chien. Au premier rang de celle-ci, on trouve l'apprentissage. Les chiens apprennent en permanence et notamment au cours de leurs premiers mois de vie. Ils se familiarisent à tout ce qui les entoure et évoluent  dans un univers visuel, olfactif et auditif  qu'ils découvrent peu à peu. Dès lors qu'ils cessent de téter leur mère, ils s'habituent très vite à ce que l'homme soit celui qui leur apporte de la nourriture. Les jeunes imitent instantanément les plus vieux, qui ont eux mêmes appris à suivre l'homme, pourvoyeur de leur précieuse ressource alimentaire.  En quelques jours à peine, les jeunes chiots accompagnent tout naturellement l'homme dans ses déplacements, tout comme il le faisaient quelques semaines plus tôt avec leur mère.  Ce comportement, dit de "suivi naturel" de la mère comme de l'homme, est le premier acte fondateur de l'autorité, de la différence et de "l'obéissance" que le chien nous témoignera dans la plupart des situations. De la même manière, les nombreuses rebuffades subies par les chiots dès leur plus jeune âge, auprès de leur mère, d'autres chiens adultes ou même de leurs compagnons humains, leur apprennent à gérer précocement et progressivement le sentiment de frustration.  Cela aide grandement l'animal à subir et à accepter l'autorité de ses congénères adultes et bien sûr de l'homme.
Très vite un autre mode d'apprentissage intervient, qui va faciliter l'obéissance du chien : l'association. Un chien est en effet d'autant plus prompt à répéter un comportement appris que celui-ci est suivi d'effets positifs.

Un commerce lucratif

A l'inverse, il sera très incité à ne pas le reproduire si celui-ci génère des effets négatifs. Un chien est le plus souvent "motivé" pour recevoir ce qui représente à ses yeux une "récompense". Il peut s'agir de quelque chose de bon à manger, d'un jouet, d'une caresse, de paroles déclamées d'une voix douce et agréable, ou, plus simplement, de l'attention qui lui est accordée.
Un chien essaiera le plus souvent d' "éviter" un désagrément, comment un manque d'attention, une tape, une douleur physique, une décharge électrique ou encore l'étranglement dû à un collier tiré trop fort.  C'est tout simplement l'émotion négative qu'il redoute le plus : la voix sévère de son maître le met mal à l'aise. Pour s'y soustraire, il répondra alors facilement à l'ordre qui lui est adressé. Cet acte d'obéissance est des plus naturels.  L'aptitude d'un chien à obéir s'est développée au cours de sa longue évolution aux côtés de l'homme.
Pour les scientifiques, le chien serait l'espèce qui communiquerait le mieux avec nous et donc, serait capable de nous comprendre. Des études ont démontrées qu'il présente les mêmes capacités d'un enfant de deux ans à comprendre la signification d'un "pointé du doigt" ou d'un regard.
Il est capable de comprendre la référence à plusieurs dizaines voir centaines de mots différents. Dans certaines situations et comme le prouvent les expériences menées avec un border collier, il peut déduire le sens d'un mot nouveau à partir de sa connaissance d'autres mots ! Les scientifiques ont aussi montré, en observant les chiens de conduite de troupeau et leurs maitres, que le chien était "stimulé" par certains sons d'une harmonique et complètement "inhibé" par d'autres.

Symbiose émotionnelle

La sélection artificielle pratiquée par les éleveurs depuis des milliers d'années, a pu favoriser le développement de races plus aptes à obéir que d'autres. Un chien de berger comme le berger belge malinois, un chien d'arrêt comme le braque, ou de rapport comme le labrador, présentent sans doutes plus d'aptitudes héréditaires à obéir qu'un chien de recherche comme le teckel, ou qu'une race de type primitif, comme le husky.
Les scientifiques s'intéressent aujourd'hui particulièrement au phénomène de "contagion émotionnelle" et se demandent si le chien pourrait être sensible aux émotions des humains qui l'environnent. Les conducteurs de chiens qui pratiquent l'agility connaissent déjà la réponse. Il suffit de les observer, éprouvant une joie extrême, aux côtés de leur chien qui effectue son parcours. Le chien ne serait pas alors à proprement parler en situation d'obéissance auprès de l'homme mais plutôt en état de symbiose émotionnelle, cherchant en permanence à établir une relation privilégiée avec son maître, faite de partage et d'obéissance.


30/04/2010
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour